Esprit de randonnées

Il est tôt, le soleil encore timide effleure les collines du Quercy d’une lumière dorée. Déjà, une poignée de membres du Club International se retrouve sur la place d’un village, là, jamais très loin de Montaigu. L’air est frais, presque tendre, et sent la terre humide et les feuilles nouvelles. On se salue dans de nombreuses langues, on échange un sourire, un café chaud versé d’un Thermos, tandis qu’on ajuste les sacs et qu’on lace les chaussures dans la lueur changeante du matin.

Autour de nous, la campagne s’éveille, drapée de vert tendre au printemps ou embrasée de rouges et d’ocres à l’automne. Les prairies palpitaient de jeunes pousses un jour, puis se parent de feuillages flamboyants un autre, comme si le paysage lui-même cherchait à nous parler de renouveau et de passage.

La randonnée, ici, est bien plus qu’un simple exercice physique. C’est un fil tissé entre les êtres, un prétexte à la rencontre, à la conversation légère et au partage sincère. Sur les sentiers qui serpentent à travers les haies et les bois, les discussions vont bon train: on compare nos traditions, on échange des recettes, on admire une bâtisse de pierre blanche, on s’émerveille devant le vert vif d’une fougère ou le cuivre d’un hêtre en feu.

Parfois, un randonneur d’un jour, souvent un invité, rejoint le groupe. Il trouve aussitôt sa place, porté par cette convivialité simple et cette liberté de marcher ensemble.

Dans cette ambiance ouverte, les langues se mêlent comme les couleurs d’un sous-bois ensoleillé.

Parmi les sentiers tapissés de mousse, les prairies blondes et les chemins bordés de chênes et d’érables, on avance à son rythme. On s’arrête à un belvédère pour contempler la vallée — un patchwork de verts, d’or et de rouille — et on respire profondément, heureux d’être là, simplement.

Les pauses deviennent des fêtes modestes : un fruit tendre, un morceau de fromage, un pain partagé. On goûte les produits du coin, on sourit, on écoute une histoire racontée dans un accent qui vient d’ailleurs.


Au retour, les visages sont souriants, les jambes un peu lourdes certes, mais les cœurs légers. Fatigue et satisfaction se mêlent, comme les saisons dans un tableau vivant. Ce sont ces journées-là, baignées de lumière et de sourires, qui font du club un véritable espace de vie — un lieu où chaque sortie devient une aventure humaine, pleine de couleurs, de souffle et d’amitié.

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